• Post category:Critical thinkers
  • Publication publiée :15 novembre 2022
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Pourquoi, à l’âge du progrès industriel, la plupart des hommes vivent-ils dans la misère ? Comment œuvrer efficacement à l’avènement d’un monde où régnerait la justice sociale ? Questions essentielles auxquelles Marx, le père du communisme moderne, tentera toute sa vie de donner des réponses savantes et accessibles dont s’inspireront les grands mouvements révolutionnaires du XXe siècle.

Né à Trèves dans une famille juive aisée, Karl Marx poursuit ses études à Bonn puis à Berlin, et soutient finalement une thèse à Iéna sur le matérialisme antique. Devenu journaliste à Cologne pour la Rheinische Zeitung, puis son rédacteur en chef, Marx multiplie les articles révolutionnaires.

Contraint de démissionner, il s’exile à Paris en 1843, rencontre Proudhon, Bakounine et surtout Engels, qui deviendra son ami et collaborateur le plus fidèle. Contraint de s’exiler à nouveau, cette fois à Bruxelles où il demeure jusqu’en 1848, désormais proche des mouvements ouvriers, Marx s’installe finalement, avec sa femme et ses nombreux enfants, à Londres. Une ville où, malgré un travail journalistique constant et l’aide financière que lui apporte Engels, il vit dans une profonde misère. Chroniquement malade, multipliant les cures, Karl Marx meurt épuisé à 64 ans.

L’œuvre de Marx est à la fois philosophique, économique et politique. D’abord proche des milieux hégéliens de gauche, Marx s’aperçoit qu’à la suite de Hegel, les philosophes commettent l’erreur de penser l’homme comme une idée et non comme un être concret. L’idéalisme doit être remplacé par le matérialisme.

Parmi les idéalistes, Marx s’en prend particulièrement à Feuerbach, dont il partage pourtant l’athéisme. Mais c’est moins Dieu que la religion elle-même qu’il faut critiquer, car elle endort les consciences en faisant rêver du paradis : « la religion est l’opium du peuple ».

Dans le Manifeste du parti communiste (1848), il soutient que le moteur de l’histoire est la lutte des classes pour la détention des moyens de production qui assure le pouvoir et entraîne l’exploitation de l’homme par l’homme. Il est convaincu que si la classe prolétarienne parvient à s’unir, elle renversera la classe bourgeoise par la révolution. Mais pour cela, il faut donner aux prolétaires une conscience de classe, car les travailleurs ignorent leur force révolutionnaire potentielle.

En économie, Marx montre dans Le Capital que le mode de production capitaliste repose sur une perversion du progrès technique : loin d’alléger la tâche des ouvriers, le machinisme allonge la durée quotidienne du travail pour dégager plus de profits. L’ouvrier est exploité et aliéné.

En politique, Marx prend la tête de l’Internationale des travailleurs et, au nom du « socialisme scientifique », en exclut les anarchistes. Analysant la guerre civile en France de 1870, il estime que la classe ouvrière ne peut pas se contenter de faire fonctionner l’État pour son propre compte : elle doit le transformer.

La « dictature du prolétariat », l’État socialiste, devra laisser place à la société communiste, une société sans classe, apaisée et heureuse.